Article mis à jour le 31 janvier 2025
En France, le transport de personnes se partage principalement entre deux acteurs majeurs : les taxis traditionnels et les VTC (Voitures de Transport avec Chauffeur).
Ces deux professions, bien que similaires dans leur mission de transport de passagers, opèrent selon des règles et des modèles économiques distincts.
Les taxis, présents depuis plus d’un siècle dans le paysage urbain, bénéficient de droits spécifiques historiques. Les VTC, apparus plus récemment avec l’essor des nouvelles technologies, ont introduit une approche différente du transport de personnes.
Cette coexistence a façonné un secteur dynamique où chaque profession dispose de ses propres caractéristiques en termes de formation, de tarification, de circulation et d’identification visuelle.
Différence au niveau de la formation
Comment devenir chauffeur taxi ?
Pour exercer le métier de chauffeur de taxi, plusieurs conditions préalables sont indispensables.
Vous devez être titulaire du permis B valide et obtenir une validation médicale auprès d’un médecin agréé par la préfecture. La formation aux premiers secours (PSC1) de moins de 2 ans est également requise, tout comme un casier judiciaire compatible avec la profession.
La formation professionnelle, bien que non obligatoire, est vivement conseillée pour réussir l’examen du certificat de capacité professionnelle. Sa durée varie entre 50 et 300 heures et se déroule dans des centres agréés par l’État.
Pour vous inscrire à l’examen, qui se tient plusieurs fois par an, il suffit de contacter votre préfecture ou de consulter son site internet.
Une fois l’examen réussi, vous devrez obtenir votre carte professionnelle, dont le coût est d’environ 60 euros. Cette démarche s’effectue en ligne.
Notez qu’il n’y a pas de délai imposé entre la réussite de l’examen et la demande de carte, sauf si vous attendez plus de 5 ans. Dans ce cas, une attestation de formation continue récente sera nécessaire.
La dernière étape importante consiste à obtenir une autorisation de stationnement, qui vous permettra d’exercer légalement votre activité de chauffeur de taxi.
Comment devenir chauffeur vtc ?
Pour exercer ce métier, vous devez avoir le permis de conduire depuis au moins 3 ans (ou 2 ans avec la conduite accompagnée), passer un examen médical auprès d’un médecin agréé et avoir un casier judiciaire compatible avec la profession, notamment sans condamnations pour des délits comme la conduite sans permis ou l’escroquerie.
Contrairement au taxi, il n’est pas nécessaire d’obtenir une capacité de transport de personnes, mais vous devez réussir l’examen VTC.
Organisé par la chambre de métiers et de l’artisanat, il comprend une partie théorique et une partie pratique. Le coût est d’environ 200 euros et n’est pas éligible au CPF, contrairement aux formations préparatoires.
Pour s’inscrire, vous devrez fournir une pièce d’identité, un justificatif de domicile, votre permis de conduire et une photo d’identité
Votre véhicule doit répondre à des critères précis : moins de 7 ans d’âge, 4 à 9 places, 4 portes minimum, dimensions d’au moins 4,50 m de long et 1,70 m de large, et une puissance minimale de 84 kW.
Après l’obtention de votre carte professionnelle auprès de la préfecture, vous devrez choisir un statut juridique. Vous pouvez exercer en nom propre (auto-entrepreneur ou entrepreneur individuel) ou créer une société unipersonnelle (SASU ou EURL).
Différence au niveau de la facturation
Comment un chauffeur de taxi facture ?
Le prix d’une course en taxi est calculé à partir de trois éléments :
- la prise en charge initiale
- la distance parcourue en kilomètres
- le temps passé dans le véhicule.
Ces tarifs sont enregistrés et calculés automatiquement par le taximètre. Contrairement à d’autres services de transport, le chauffeur ne peut pas donner un prix fixe à l’avance, sauf dans le cas particulier des forfaits pour les aéroports parisiens.
Les taxis conventionnés jouent un rôle particulier dans le système de santé français. Agréés par la Caisse d’Assurance Maladie, ils peuvent transporter des patients pour leurs rendez-vous médicaux et consultations hospitalières. Ces courses nécessitent un processus de facturation spécifique
- Application du tiers-payant pour les patients éligibles, évitant ainsi l’avance des frais
- Utilisation obligatoire d’un logiciel de facturation aux normes
- Télétransmission des données de course aux caisses de rattachement
Ce système permet aux chauffeurs de recevoir directement le paiement de la Sécurité Sociale pour les transports médicaux effectués.7.
Comment un chauffeur de VTC fixe le coût du trajet ?
Contrairement aux taxis, les VTC fonctionnent avec un système de prix fixé à l’avance. Cette caractéristique offre une transparence totale pour le client, qui connaît le coût exact de son trajet dès la réservation. Ce prix reste inchangé quelles que soient les conditions météorologiques ou la circulation, même en cas d’embouteillages.
Les chauffeurs VTC disposent d’une autonomie dans la fixation de leurs tarifs. Ils peuvent choisir entre deux approches :
- Proposer des formules prédéfinies pour certains trajets
- Établir leurs prix en fonction de la distance à parcourir
Un point essentiel du système VTC est l’obligation de réservation préalable. Les chauffeurs ne peuvent accepter que des clients ayant effectué une réservation en amont, ce qui permet d’organiser la tarification de manière structurée et prévisible.
Cette méthode de facturation offre ainsi une grande prévisibilité tant pour le chauffeur que pour le client, tout en permettant une flexibilité dans la définition des tarifs.
Différence au niveau du signe distinctif
Signe distinctif des chauffeurs de taxi
L’élément le plus caractéristique d’un taxi est son bloc lumineux, également appelé plot lumineux, placé sur le toit du véhicule. Ce dispositif remplit deux fonctions essentielles :
- Il permet au public d’identifier immédiatement qu’il s’agit d’un taxi officiel
- Il indique si le taxi est libre ou occupé, facilitant ainsi la prise en charge des clients
Cette signalisation lumineuse est obligatoire et constitue une différence majeure avec les autres types de transport comme les VTC. C’est un moyen simple et efficace pour les clients de repérer rapidement un taxi disponible, notamment dans des zones urbaines très fréquentées.
Signe distinctif des chauffeurs VTC
Contrairement aux taxis, les VTC se distinguent justement par l’absence de signes distinctifs visibles sur leurs véhicules.
Les VTC utilisent généralement des voitures haut de gamme, mettant l’accent sur le confort et l’apparence soignée plutôt que sur des marquages extérieurs.
Cette absence de signalisation visible contribue à l’image premium du service VTC, tout en respectant les normes techniques requises pour l’exercice de la profession. C’est une différence majeure avec les taxis qui, eux, doivent être clairement identifiables par leur équipement lumineux.
Différence au niveau de la circulation et du stationnement
Le chauffeur de taxi privilégié avec la maraude sur la route
Les taxis bénéficient d’avantages particuliers dans leur circulation. Ils peuvent emprunter des voies réservées, y compris sur certaines autoroutes, ce qui leur permet d’optimiser leurs trajets, particulièrement en cas de circulation dense.
Grâce à leur autorisation de stationnement (ADS), les taxis disposent de droits étendus pour stationner :
- Utilisation de places réservées
- Possibilité de stationner dans des endroits stratégiques (aéroports, gares, zones d’affaires)
- Liberté de stationnement sur la voie publique
La maraude est une prérogative unique des taxis qui leur permet de :
- Prendre des clients directement dans la rue, sans réservation préalable
- S’arrêter à la demande d’un client qui leur fait signe
- Stationner librement pour attendre des clients potentiels
Ces droits spécifiques constituent un avantage significatif par rapport aux autres formes de transport de personnes, permettant aux taxis d’offrir un service plus spontané et flexible à leurs clients.
Un règlement plus restrictif pour les VTC
Contrairement aux taxis, les VTC ont des règles strictes concernant le stationnement. Entre deux courses, ils doivent soit :
- Retourner à l’adresse de domiciliation de leur entreprise
- Stationner en dehors de la chaussée
- Ils n’ont pas le droit de stationner sur la voie publique en attendant des clients.
L’obligation de réservation préalable
Le fonctionnement des VTC repose exclusivement sur un système de réservation :
- Les prises en charge spontanées sont interdites
- Toute course doit être réservée à l’avance via une plateforme dédiée
- Les VTC ne peuvent pas s’arrêter pour prendre des clients qui les hèlent dans la rue
Théoriquement, les VTC ne sont pas autorisés à stationner dans les zones comme les gares et les aéroports pour attendre des clients. Cette règle, bien qu’elle ne soit pas toujours respectée, souligne la différence fondamentale avec les taxis qui ont, eux, le droit d’y stationner.